L’avantage de notre humanité est que nous avons le langage pour communiquer, et, depuis quelques temps, relevé que nous avions également le langage « non-verbal » qui parfois en dit bien plus que l’autre.
Dans ce langage qui ne se dit pas avec des mots, pour celui qui sait lire, il y a des messages identifiés. Quand une femme pleure, elle est triste. Quand un homme crie, il est en colère. Oui, c’est vrai. Parfois, mais pas toujours.
Une femme pleure, elle est triste. En fait, la tristesse qu’elle affiche est l’expression d’une émotion, la tristesse. Là, vous vous demandez pourquoi vous lisez un truc aussi évident que cela. Attendez, voici la suite.
La tristesse exprimée par des larmes est l’expression d’une émotion. Qui vous dit que cette émotion est celle de la tristesse ? N’avez-vous jamais vu une femme pleurer de joie ?
L’émotion est une réaction individuelle et personnelle à un déclencheur. Cette émotion s’exprime dans notre corps. Dans un cas présent, j’entends une atrocité, cela me rend triste, je pleure. Cependant, il pourrait aussi être que : « j’entends une atrocité, cela me met en colère, je pleure ». Voilà, le loup est lâché. Comment comment ? La colère, c’est quand on crie ! Oui mais…
Rappelez-vous, ou bien si vous êtes trop vieux, regardez autour de vous. Que dit-on à un petit garçon dans la cour de récréation quand il s’est fait piquer son ballon et qu’il a le nez plein de morve et les yeux remplis de larmes ? L’injonction favorite de tout mâle blanc (ou presque) est : « un garçon ça ne pleure pas ». Il peut en coller une à son petit copain, mais pas pleurnicher, c’est un truc de filles. Et pour les filles d’ailleurs, est-ce mieux ? Observez la scène dans un magasin. Si le papa est là, la petite va commencer à se trémousser, faire des figures d’ange, parler avec sa toute petite voix d’enfant sage et comme papa dit toujours non, elle finit par se mettre en larmes. Parce que oui, elle veut cette sucette et celle-là seulement. Finalement, qu’elle l’ait ou pas, elle aura usé de son canal d’expression des larmes, alors qu’elle est peut-être très en colère devant le refus de son père de satisfaire son caprice.
Un autre exemple pour souligner le fait que pleurer est une attitude acceptée voir encouragée chez les filles est quand la petite tombe. Boum, elle s’est écrasée sur le trottoir, et se met à pleurer. Un parent va la prendre dans ses bras. Observez la scène avec un garçon, le parent va lui dire que ce n’est pas grave, allez, sois brave et relève-toi. Résultat des courses, la fille comprend vite qu’un pleur amène un câlin, mais pas le garçon qui lui comprend que se casser la figure lui fait saigner le genou, et en silence s’il vous plaît.
Dans notre représentation de l’expression de la colère chez une femme et de la tristesse chez un homme, je vous fais grâce de trouver l’attribut délicat qui est éructé dès qu’une femme crie. Une femme qui crie n’est pas une mauviette, et l’homme qui pleure n’est pas un hystérique.
Ces exemples ne sont bien évidemment pas exhaustifs, ni dans un sens ni dans l’autre, il y a des exceptions, votre belle-soeur par exemple.
Mais revenons-en à notre postulat de départ. La femme qui pleure pleure car elle exprime une émotion. Emotion qui peut être la colère, la joie ou toute autre émotion, selon ses propres apprentissages. Il en est de même pour l’homme. Il crie haut et fort, alors qu’en fait il est peut-être plein de tristesse ! Il aimerait pleurer mais n’en a pas la possibilité.
En conclusion, une femme qui pleure exprime une émotion et un homme qui crie exprime une émotion.
L’émotion qu’on lui a laissé le droit d’exprimer.
Alors pour remonter à la source, vous pouvez demander quel est le déclencheur et quelle est l’émotion ressentie. Elle peut être différente de l’émotion exprimée. C’est bien un couple à trois, ce qui complique la compréhension du message !
Le langage non verbal est une source inépuisable d’interprétations. Mais attention de ne pas tomber dans le piège de lire superficiellement les messages exprimés.
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