Un cadeau, à quoi ça sert ?

UN CADEAU, A QUOI CA SERT ?
Un cadeau c’est fait pour offrir, pour faire plaisir. Oui, et ?
Quand vous faites un cadeau, vous pensez à la personne à qui vous allez offrir ce que vous avez acheté – ou fait – pour l’Autre. Le but de ce cadeau est le plaisir, de faire plaisir, de provoquer, en l’Autre, une émotion positive, un sourire, un rire, un grand « merci »… Parfois, on est déçu, mais Ca c’est une autre histoire.
On fait un cadeau pour l’Autre. Aujourd’hui, ce « on fait un cadeau » s’est transformé en « on achète un truc », mais la base est la même au niveau de la relation.
Pourtant, faire un cadeau ne fait pas plaisir qu’à l’Autre. Il fait aussi plaisir à soi. Quand ovus offrez un cadeau, vous pensez à la personne à qui vous allez l’offrir. Vous imaginez sa joie. Vous réfléchissez à ce qu’elle aime. Vous pensez à ce qu’elle a déjà, à ce qu’elle vous a dit. Bien sûr, il y a les gens qui « achètent » ce que la personne qui va recevoir le cadeau a demandé. Solution facile de faire plaisir à tous les coups, ou tout au moins en apparence. Car le bon élève qui a bien acheté ce qu’on lui a demandé se verra reprocher de ne pas faire une « surprise ». Tout le paradoxe est là, offrir ce que l’Autre demande ou bien offrir ce que vous pensez être une bonne idée de cadeau ?
Faire plaisir est un plaisir en soi. Penser à l’Autre. Penser à son plaisir. Penser que cela va lui faire plaisir. Je ne peux m’empêcher ici de donner un conseil qui me semble tellement important : faites vos paquets cadeaux vous-mêmes. Prenez le temps de choisir le papier, le ruban, la carte. Faites courir les ciseaux sur le papier brillant, pliez doucement les coins, marquez avec vos pouces, faites tourner le ruban rouge ou or ou quadrillé ou avec des étoiles. Prenez ce temps. Pour vous, pour l’Autre. Tout  le temps que vous prenez à emballer l’objet de votre choix est un temps où vous pensez à l’Autre. Vous lui envoyez des ondes positives, vous l’aimez, vous l’enrobez, vous le caressez, vous le chouchoutez, vous en prenez soi. Du cadeau comme de la personne, de la personne comme de vous. « Montre-moi ton cadeau et je te dirai qui tu es… »
Outre la personne qui va recevoir le cadeau et vous, il y a une troisième personne à qui vous faites plaisir. Celle qui a créé ou fabriqué le cadeau. De nos jours, dans un supermarché quelconque, c’est une caissière ou une vendeuse qui va vous sourire, ou pas. Elle n’a « rien » fait si ce n’est qu’elle vous a transmis l’objet de votre choix. A qui faites-vous plaisir quand vous choisissez un objet ? Un artisan qui a amoureusement créé un objet unique ? Une machine qui a produit son 18milliionème objet de consommation de masse ? A un enfant qui a travaillé dans une mine de pierres précieuses – pour nous – et tueuses – pour lui ? a un inconnu au bout de la planète ou à votre voisin qui vous remercie ?
Pour tout cadeau, il y a au moins trois personnes dans la relation. Vous, celle à qui vous l’offrez et celle qui vous l’a remis. Votre acte est un acte de la plus haute importance, elle peut changer le monde. Vous avez le pouvoir. Le pouvoir de faire plaisir, de vous faire plaisir et de faire plaisir au monde…
La personne la plus importante sans doute à laquelle on ne pense pas quand on fait un cadeau est Dame Nature, notre environnement. Comment ce cadeau a-t-il été fabriqué ? Combien d’énergie, de transport, de travail humain… a-t-il nécessité en amont ? Et dans quelles conditions ? Et une fois votre cadeau acheté, offert, quelles sont les conséquences écologiques de cet acte d’amour ? Combien de plastique, d’emballages, de poubelles va-t-il générer ? Le cadeau n’est pas « tombé du ciel », il connaît un « avant » et un « après ». Quand vous tenez votre cadeau dans les mains, y avez-vous pensé ?
En conclusion, le cadeau porte un nom magique : il s’appelle le « présent ». Le cadeau est un ancrage dans le présent, un présent partagé entre vous et la personne que vous aimez. Ce présent a une valeur inestimable, il n’a pas de prix, il vaut de l’or. Peu importe l’objet, il est le trait d’union entre vous et l’Autre. Il est ce qui relie, ce qui unit. La valeur du cadeau est d’être un présent. Je vous invite à y penser quand vous ouvrirez vos paquets et vous propose de prendre le temps, de ralentir, de lire chaque lettre de la petite carte, de plier le papier d’emballage, de découvrir avec patience et lenteur ce que l’Autre a imaginé pour vous.
« Un gros paquet l’attendait. Quand il eut fini de défaire les nœuds, de déplier les emballages successifs, il trouva une boîte. Il prit le temps de respirer, de toucher le carton, de regarder la personne qui lui avait offert ce présent, de la voir sourire, de la voir l’aimer, de sentir dans ses yeux des étincelles de joie… Doucement, il souleva le couvercle, il le déposa sur le côté, près du sapin. Les bougies crépitaient, les yeux brillaient… Il baissa son regard très lentement sur l’intérieur de la boîte, et là, il vit…
Il vit le présent, elle le vit aussi…
 
 

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