Plus d’un votant sur deux a voté en faveur de l’initiative visant à limiter l’immigration de masse. C’est la démocratie suisse.
Notre pays est le seul en Europe à être doté d’une «vraie» démocratie où on demande d’abord au peuple de se prononcer et ensuite seulement, le parlement pond les lois. Contrairement à notre belle voisine la France où on pond nationalement les lois et où les Français descendent ensuite dans la rue pour les contester. Premier constat donc: nos voisins feraient bien de se pencher sur leur organisation politique avant de venir nous «punir» de sanctions alors que nos lois ne sont pas encore en vigueur…
Dans le bateau «Suisse»
Deuxième point pour les citoyens suisses. Ceux qui ont voté pour ou contre sont tous dans le même bateau qui s’appelle «la Suisse». S’il est une force de notre démocratie, c’est bien que les «perdants» acceptent les décisions prises par les «gagnants», et ce depuis fort longtemps, n’est-ce pas Guillaume?
Nous respectons les choix de notre majorité, nous ne descendons pas dans la rue pour tout casser afin de montrer que nous ne sommes pas d’accord. Et c’est un signe de maturité à ne pas oublier, pour tous ceux qui pleurnichent après coup (à signaler quand même la manifestation contre le racisme qui a réuni 500 personnes à Genève le 14 février dernier, ndlr).
Troisième point de politique régionale, la Suisse, le cœur de l’Europe. Le vote suisse est comme le petit garçon qui s’exprime lorsque l’empereur, ou le roi, ouvre le cortège dans son habit de lumière, alors qu’il est nu. L’immigration est un problème de tous les pays occidentaux. Jouer à l’autruche et faire comme si de rien n’était, culpabiliser la Suisse et la punir en suspendant des programmes tels qu’Erasmus ou ceux de la recherche est une flagornerie!
Le ministre français du Redressement productif Arnaud Montebourg a fustigé la votation suisse comme étant «un suicide collectif». Le président la Confédération Didier Burkhalter a rétorqué dans les heures qui ont suivi.
Non, la Suisse ne souhaite pas interrompre tout ce qui permet à tous les pays de progresser et de se développer. Non, la Suisse ne souhaite pas interdire les étudiants qui traversent l’Europe et la Suisse. Non, la Suisse ne souhaite pas s’enfermer dans un cocon. Pour rappel, les étrangers votent en Suisse au niveau communal…
80’000 étrangers par an
La Suisse tire la sonnette d’alarme. Si la Suisse accueille à ce jour 80’000 étrangers par an, cela reviendrait à la France d’accueillir 700’000 étrangers par an (contre environ 200’000 actuellement, un chiffre stable, ndlr). Imaginez la France avec un demi-million de chômeurs supplémentaires annuels? Y tiendrait-on le même discours?
A Genève, nous comptons 40% d’étrangers. Imaginez une ville comme Paris avec près de 5 millions d’étrangers (prenant en compte le chiffre de 12 millions d’habitants pour l’agglomération, ndlr)? Pourrait-on encore ignorer la question de l’immigration?
La Suisse s’est construite grâce aux étrangers. A tous ceux qui ont contribué. Qui peut prétendre être 100% suisse en Suisse? La différence entre immigration et immigration de masse est que la première s’applique aux personnes étrangères qui s’intègrent. La deuxième est qu’elle s’applique à une population qui ne contribue pas mais coûte, voire coûte très cher.
Un petit Rom dans votre jardin?
Et à tous ceux qui disent qu’on ne peut pas qu’accepter les «bons» et refuser les «mauvais», je propose de loger une ou deux familles de ces étrangers si bienvenus dans leur appartement ou dans leur jardin. Un petit Rom de jardin? Et toute sa famille? On pourra reparler de solidarité ensuite…
D’un point de vue rationnel, ce qui est regrettable chez nos amis européens est qu’au lieu de se poser la bonne question qui serait celle de savoir comment gérer l’immigration, ils nous fustigent, nous condamnent et nous punissent…
C’est à se demander à qui profite ce déni de réalité. Aux fonctionnaires en charge de tous ces migrants? Services sociaux, employés de justice, police et autres fonctionnaires dont le salaire dépend directement du nombre d’étrangers, même s’il faut les «canaliser» en bons petits «colons blancs»?
Retour du FN par la grande porte?
Et pire, à qui profite le crime? A tous ces maffieux de la drogue, de la prostitution, de tous les réseaux de cambrioleurs et autres trafiquants dont les lois européennes permettent de passer d’un pays à un autre sans être inquiétés? Ou à tous ceux dans les administrations qui profitent de la corruption qui atteint, selon un récent rapport de la Commission européenne, 150 milliards de francs?
Pendant ce temps, Marine fait son lit… Car si aucun des partis du centre, aucun des pays européens ne prend au sérieux la question de l’immigration de masse, c’est l’extrême droite qui va revenir par la grande porte. Je trouverai plus souhaitable pour tous nos pays européens que l’immigration soit un sujet politique discuté au sein de nos parlements, plutôt que sur la place publique où l’on brûle et lynche de l’étranger sans réfléchir.
Mesdames et Messieurs les députés du centre de l’Europe, mettez l’immigration à l’ordre du jour et ne faites pas le lit de l’extrémisme. Par amour pour l’Europe! Par amour de la Suisse…
Source: Les Quotidiennes – TdG