On ne regarde pas un tableau avec ses oreilles.

 

 

Certaines personnes, rationnelles et bien pensantes, sont rapides à comprendre, ou ne pas comprendre, qu’on ne les comprend pas quand elles ne comprennent rien.

« Mais enfin, c’est logique ! tu ne comprends pas ? Acheter du papier de toilettes est ridicule ! ». C’est vrai, du point de vue de la logique, acheter du papier de toilettes pour en faire des stocks est totalement ridicule. Du point de vue rationnel. On l’a dit.

Ce qui est ridicule c’est que les personnes rationnelles qui n’ont jamais ou pas activé d’autres zones de leur personnalité que celle qui compte, qui calcule, qui fonctionne avec les chiffres du temps et de l’espace, sont incapables d’appréhender la dimension irrationnelle liée à la peur, à l’intuition, à d’autres domaines que celui du mental cognitif. Avoir peur et acheter du papier de toilettes, ou manger du chocolat, ou parler à son hamster, sont bien des comportements humains qui dépassent l’entendement limité des personnes qui se comportement comme ces machines qu’ont dit avoir une intelligence… artificielle.

Quand il s’agit de peser un kilo de pommes ou de mesurer la vitesse d’une bombe, il est vrai que le rationnel est très utile. Aussi pour compter le nombre de morts ou faire des statistiques. Très très utile. En revanche, pour apprivoiser un être vivant, homme ou bête, pour calmer, soulager, aimer, ce truc devient très inutile, voire complètement. Un peu comme regarder un tableau avec ses oreilles. On se trompe d’outils.

La bonne nouvelle de cette période incroyable que nous vivons, toutes est tous, les grands les beaux, les petits les riches les verts, les violets les uns et les autres, est que nous prenons conscience, à grand renfortde papier de toilette, que savoir lancer une bombe ou compter les morts n’aide pas à vivre ensemble.

On ne peut pas dire : « je t’aime trois kilos de sucre ». Ou bien, à l’enfant qui est tombé : « tu es fait de chair et ce truc rouge qui coule s’appelle du sang, qui est un liquide qui coule ». L’homme en colère ne se sent pas mieux quand on lui explique que la colère est une molécule chimique, ou tout autre chose.

Pour regarder le tableau de la vie, il faut utiliser ses yeux, ses yeux du cœur. Ceux qui permettent de voir la beauté, la gentillesse, la douceur, Ceux qui permettent de communiquer avec des gestes, des sourires. Ceux qui font que chacun est unique et n’est jamais une « ressource humaine », mais bien un être avec son histoire, ses envies, ses rêves et sa vie à venir. Il est temps de se rappeler que cela ne fait que deux siècles que nous avons commencé à oublier l’être dans son génie créatif, l’être qui écrit de la poésie, qui prend le temps de regarder les fleurs fleurir, qui écoute le vent et parle aux enfants.

Et se rappeler que le tableau que l’on regarde, avec ses propres yeux et pas par l’intermédiaire d’un masque ou d’une machine, et bien se rappeler avec force que ce tableau merveilleux, coloré, joyeux, unique, c’est moi qui le peins, c’est vous… Vous êtes le peintre de votre tableau de vie. A vous de lui donner les couleurs et les reflets que vous aimeriez voir avec vos yeux du cœur, à vous de montrer aux autres les merveilles dont vous êtes capable. Souvenez-vous, le petit prince vous regarde.

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On ne regarde pas un tableau avec ses oreilles

 

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