Ma meilleure copine ? Ma mèèèèèèèère !

Elles ont treize ans, juchées sur leurs longues jambes qui ont poussé trop vite depuis l’enfance… et elles jaugent les adultes de leurs grands yeux fardés.
Des petites femmes. Des petites filles. Des lolitas maquillées comme des prostituées, habillées, ou déshabillées, comme des prostituées. Les jupes si courtes ou les micro-shorts si micro que les yeux de certains hommes se posent là où on parle souvent de viol-ence quand on parle des enfants.
Une fillette juste pubère, une femme encore ignorante de sa fonction de femme. Mais déjà dans la séduction. Le maquillage à outrance, les vêtements sexy, les dessous en froufrou pour des seins juste naissants. Les strings noirs en dentelle sur des peaux vierges et imberbes.
De qui se joue-t-on ? Des hommes pour les faire baver, comme le loup de Tex Avery ? Mais la jeunette ne sait pas encore ce que c’est !
Alors ?
Alors ! Mais c’est bien sûr ! La fillette vous regarde avec ses grands yeux noirs et vous dit « ma mère c’est ma meilleure copine. Elle ma passe ses fringues, me prête ses crayons, rouges, vernis et autres mascarades. »
La mère. On disait de Madame Claude que c’était une mère maquerelle. La mère, celle qui « apprête » sa fille pour un beau « mariage ». Celle qui maquille sous la jeunesse ses propres traits qui se fanent inéluctablement. Celle qui appartient à un homme parce qu’elle est dépendante, de son image, de sa capacité à séduire, sexuellement, ou de son incapacité à se faire aimer autrement. La mère qui pousse sa fille en avant, en souriant, et déclare, devant cette petite princesse déguisée en p… : « Qu’elle est belle ma fille ! ».
La mère, pour éviter d’être la marâtre de Cendrillon ou de Blanche Neige vampirise l’enfante en se projetant en elle. Dans les anciens contes, la mère indigne chassait la fille de peur que cette jeune beauté lui vole son homme. Aujourd’hui la mère immature transforme avant l’heure sa fille en « marâtre », la vieillit, la farde, la maquille, la jette bien trop tôt dans un monde qui lui est encore étranger.
Mais où es-tu père, pour poser les limites ? Pour redonner à la femme le rôle de mère et à la fille le rôle de fille ? Chassé, il assiste, impuissant au terrible spectacle. La mère, omnipotente, orchestre un inceste hideux qui est une invite au viol. Le viol de la jeunesse, le viol de l’innocence. Et la fillette vous toise, du haut de ses treize ans, idiote ignorante victime à son insu.
On parle beaucoup de la violence des pères, de leurs colères, de leurs éclats, mais on oublie trop facilement celle des mères.
Cette violence sournoise qui transforme des filles en filles de joie…

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