Achetez, c’est jeté !

Les images qui nous envahissent le prouvent avec embarras, tous nos plastiques jonchent notre planète. Un peu comme si vous pouviez voir votre salon bourré de poubelles, de mégots, de choses sans formes, sales, puantes. Oui, on sent l’odeur à l’image, si vous regardez bien. Et aussi la nausée qui vous monte le long de l’oesophage.

Tout ce qui traîne dans les estomacs des poissons, dans les lits des rivières, dans les arbres et nos salades, dans la viande des animaux que nous mangeons, dans l’air que nous respirons, dans l’eau que nous buvons, tout cela provient de nos déchets.

De NOS déchets. Pas du pet des vaches. Point.

Une fois la dure réalité posée devant soi comme un gros sac poubelle bien rempli qu’on ne saurait où jeter, la question s’impose : que faire. Pas mon voisin, le balinais ou l’africain. Moi.

Je peux devenir un consommateur responsable. Par quoi commencer ? La caverne et la bougie sont une option que nous pouvons laisser à d’autres. Responsable ne signifie pas nostalgique ou dépressif. Responsable signifie actif et vivant.

Première résolution à mettre en œuvre aujourd’hui : je réfléchis à ce que j’achète.

Simple, je me pose deux questions : « D’où vient cet objet – ce bien que je veux acheter ? » et : « Où va finir cet objet – ce bien, une fois qu’il sera jeté ? ». Rien qu’à se poser ces deux questions on a déjà des morceaux de réponses qui nous font ralentir.

Si la première étape de la provenance est passée, avec plus ou moins de succès (je rappelle que nous ne sommes pas des ermites couverts de peaux de bête qui se grattent les puces en attendant la prochaine pluie), donc si la première étape est passée, et que vous avez acheté l’objet – le bien en question, la deuxième étape est : « que se passe-t-il après ». Et c’est là que votre sens humain héroïque se déploie.

Soit vous conservez ce que vous avez acheté, ou pensez le conserver, comme un tableau merveilleux d’un artiste que vous avez adoré, ou une alliance qui symbolise une union ou un meuble (un vrai, pas un truc en contreplaqué plein de plastique). Soit vous allez vous en séparer. Allez, soyons honnêtes, la robe, le dvd, les fleurs… ne vont pas rester ad vitam eternam dans votre maison, et c’est tant mieux d’ailleurs. Mais que va-t-il se passer, alors, après ?

Tout se recycle ou presque, la robe peut être passée à une copine, déposée dans un container à vêtements ; le DVD donné ; les fleurs au compost… Oui mais, la machine à café ? l’aspirateur ? le gadget qui fait la cuisine tout seul ? Tout ça finit où ? C’est irréparable, et obsolescent !

Et les plastiques qui emballent tous ces objets ? les panneaux en polymachin qui font des bulles qui se cachent dans les recoins de la maison pendant des années, que faire ?

Les ramener au magasin. Je trouve que nous devrions tous ramener nos emballages dans les magasins dans lesquels nous avons acheté les produits. Que les poubelles remontent le circuit de la « supply chain ». Retour à l’émetteur. Que celui qui produit des poubelles se charge de récupérer ses poubelles, il en mettrait moins du plastique !

C’est vous qui achetez, c’est vous qui décidez. Vous êtes les consommateur payeur, vous êtes le roi du portemonnaie. Usez et abusez de votre pouvoir. L’avenir de notre planète est entre vos mains, entre nos mains. Ici et maintenant.

Et dans nos têtes, remplaçons « acheter pour jeter » par « acquérir pour entretenir ». Ce simple déplacement de notre langage peut nous éviter la caverne sans la bougie…

« Acquérir pour entretenir », parce que vous êtes un consommateur responsable.

Achetez c’est jeté ! Psycoaching par Jill Székely

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